Les deux volumes qui constituent Pour un soleil de femmes, sont des livres rencontres et de voyages dans le temps (du tout début du XXe siècle à nos jours), dans différents pays (de la France à l’Iran, en passant par l’Espagne, l’Arménie, le Bangladesh, l’Ukraine, le Liban ou la Palestine), à partir des œuvres-vies de femmes, poètes pour la plupart, mais pas seulement, qui embrasent et embrassent autant d’époques que de contrées, de rêves que de réalités et des combats. Ce livre présente dix-huit portraits de femmes, de la chronique à l’essai.

Le livre débute par la deuxième partie des femmes de la Poésie pour vivre, avec Elodia Zaragoza Turki.

Puis, les femmes d’un soleil de combats, dans leurs comme dans leurs vies : Annette Zelman, dont l’amour est victime du nazisme. La poète-résistante Madeleine Riffaud affronte le fascisme et le colonialisme. Jean McNair, fait face au racisme étatsunien. La Tahitienne Chantal Spitz défend et illustre la culture polynésienne. La Bangladaise Taslima Nasreen est aux prises avec l’obscurantisme religieux, ainsi que les Iraniennes Katayoun Afifi & Forough Farrokhzâd, ou la Saoudienne Hissa Hilal. La syndicaliste et députée gréco-bulgare Kostadinka Kuneva est agressée à l’acide parce qu’elle défend les droits des travailleurs. La peintre et cofondatrice de Femen Oksana Shachko, défonce le patriarcat.

Puis viennent les Sept femmes pour un soleil d’aujourd’hui, qui forment l’une des quintessences de la poésie contemporaine : Marie Murski, Odile Cohen-Abbas, l’Arménienne Violette Krikorian, la Réunionnaise Catherine Boudet, la Libanaise Joumana Haddad, la Palestino-jordanienne Jumana Mustafa et Paloma Hermina Hidalgo. Le livre s’achève sur un appendice, « Lettre féministe de la cité des Fossés-Jean pour Shaïna Hansye & tou(te)s les autres ».

Ce qui relie les femmes qui forment ce soleil ? Joumana Haddad nous le dit peut-être lorsqu’elle écrit, à propos du Livre des Reines : « La force de se relever malgré tous les coups qu’elles reçoivent. Si nous recevons les mauvaises cartes à la naissance, elles démontrent qu’on peut malgré tout en faire quelque chose. Si les destinées de ces femmes ne se sont pas forcément déroulées comme elles l’auraient souhaité, chacune a résisté à sa manière. Elles ne se sont jamais abandonnées à leur destin. »