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Lectures critiques
La poésie grecque, enracinée dans l’Antiquité, a toujours su faire éclater les règles, se dépasser elle-même pour explorer ailleurs et autrement. Nanos Valaoritis, né en 1921, est l’un des grands poètes grecs actuels, dans un pays où la poésie a conservé les fonctions philosophique et politique.
« J ’ai été blessé par le Nouveau monde et l’ancien », confie Nanos Valaoritis, l ’un des plus grands poètes grecs. Il est né en 1921, en Suisse. Il a subi les dictatures. Et, aujourd’hui, la crise qui n’en finit pas. Cet homme manie un verbe franc, au « miel acide » comme le dit Christophe Dauphin, l’éditeur de son recueil Amer carnaval (Les Hommes sans épaules, 136 pages, 12€). Il dit son amour à la femme tout autant qu’il déclare sa flamme à sa patrie. Celle des hommes qui veulent profiter de la vie le plus charnellement et le plus longtemps possible.
Philippe SIMON (in Ouest France, 22 avril 2017).
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La poésie grecque, enracinée dans l’Antiquité, a toujours su faire éclater les règles, se dépasser elle-même pour explorer ailleurs et autrement. Nanos Valaoritis, né en 1921, est l’un des grands poètes grecs actuels, dans un pays où la poésie a conservé les fonctions philosophique et politique.
Amer carnaval est un superbe recueil que nous présente Christophe Dauphin : « Nous y retrouvons ce miel acide, cette flamme fuligineuse, cette source sulfureuse, qui a donné tout son éclat à cette œuvre poétique singulière. Des poèmes insolites et souvent insolents, suscités par un élan lyrique exacerbé mais toujours maîtrisé : une alchimie où l’étincelle des mots et le feu des images donnent naissance à des éclats où affleure à tout moment la révolte, mais aussi l’envers burlesque ou merveilleux du monde quotidien. »
Rémy BOYER (in incoherism.wordpress.com, 8 mai 2017).
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Nanos Valaoritis est un poète et romancier grec avec qui il faut compter : en 2014, le 43 ème Festival du livre grec lui a été consacré et son œuvre a été distinguée par plusieurs prix littéraires dans son pays ainsi qu'à l'étranger (aux USA en particulier où il reçut en 1996 le prix National Poetry Association). Le présent recueil, intitulé "Amer Carnaval" semble être un choix de poèmes tiré de son avant-dernier recueil qui porte le même titre : c'est du moins ce qu'affirme sa traductrice, Photini Papariga (p 9). Ce qui n'empêche pas Christophe Dauphin de signaler dans sa préface qu'il est sans doute l'un des poètes surréalistes les plus importants de la Grèce… Et de souligner les rapports de Valaoritis avec Elisa et André Breton, et quelques peintres de la même école… Mais Valaoritis conserva de son passage par le surréalisme, "l'usage d'images insolites et insolentes"… De fait, ce poète grec apparaît dans ce choix de poèmes comme le lointain cousin d'un Jacques Prévert. : "Une phrase échappée / de ses rails mous / a échoué dans une prairie / vert foncé avec des orangers…". Il faut signaler que le préfacier évite son travers habituel, à savoir l'attaque systématique contre les staliniens auxquels sont réduits de nombreux poètes sans tenir compte de l'Histoire et de leur évolution personnelle : ainsi Dauphin met-il l'accent sur la lutte contre l'occupant nazi, les différentes dictatures qui se sont succédées en Grèce et contre le diktat européen actuel qui lui font rendre hommage à Ritsos et Valaoritis qui se retrouvent sur le même plan…
Le poème est convenu, la disposition strophique sans surprise mais l'humour est là : "Et maintenant j'ai oublié / ce que je voulais écrire / quelque chose bien sûr / de très banal à première vue". Humour certes grinçant, mais humour cependant, quand tout poète cherche l'originalité. L'image reste insolite : "Les traces des crises d'épilepsie / laissent leurs queues de cheval s'agiter", mais il y a quelque chose de subversif qui s'exprime. La coupe du mot en fin de vers isole des syllabes qui renforcent le côté comique et révolutionnaire du poème : ainsi avec con/sommation ou con/vives. Dans une forme relevant de la raison ou de la lucidité court souvent une image plus ou moins surréaliste où se mêlent l'érotisme (À tout prix), l'actualité technologique (Au lieu de), les références aux poètes du passé (N'en plaise à Dieu ou Au balcon de Paul Valéry)… C'est la marque de fabrique de Nanos Valaoritis. Jamais il n'oublie le politique (la dette ou l'Histoire) qui vient colorer des aperçus plus traditionnels ou plus prosaïques. Christophe Dauphin a raison de noter dans sa préface que Valaoritis "n'a jamais été fermé à d'autres influences et courants [autres que surréalistes] de la modernité poétique". Et il ajoute : "Disons que, inclassable, Valaoritis est valaoriste ! ". L'édition française d'Amer carnaval se termine par des références bibliographiques de ses parutions en France, l'amateur de poésie n'aura plus d'excuses, même s'il devra aller en bibliothèque de prêt ou consulter le catalogue des libraires d'occasion pour découvrir ce poète singulier (car certaines de ces références renvoient à un passé lointain dans le milieu du commerce ! )
Lucien WASSELIN (cf. "Fil de lecture" in recoursaupoeme.fr, juin 2017).
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"Nanos VALAORITIS écrit aussi bien en grec qu’en français ; il est même, actuellement, l’un des rares poètes grecs a écrire en français ; il fut l’un des proches d’André Breton.
Amer carnaval inspiré par la crise que vit son pays depuis quelques années, a été traduit par Photini Papariga, Professeur de français, membre de la Délégation de La Renaissance Française en Grèce. Il est publié aux éditions Les Hommes sans Epaules.
En 2013, parût en grec, le recueil poétique, Amer carnaval, de Nanos Valaoritis, poète, romancier, dramaturge et dessinateur, âgé aujourd’hui de 86 ans mais d’une clarté mentale exemplaire.
Né à Lausanne, cet héritier du grand poète et homme politique de l’île ionienne, Lefkas, Aristotelis Valaoritis (1824- 1879), vécut à Londres, participant au cercle moderniste autour de T.S.Eliot, il a traduit des poèmes de Seféris et d’Elytis en anglais et en 1954, il a décidé de se rendre à Paris en s’intégrant à l’équipe surréaliste de la troisième génération, d’André Breton.
En 1960, il est rentré en Grèce avec son épouse, l’Américaine Maria Wilson, décédée récemment et l’année suivante, en 1961, il édita la revue Pali (=Reprise). Pendant la dictature des Colonels (1967-74) il a émigré aux Etats-Unis, où il a enseigné « l’Ecriture créative » et la « Littérature Comparée » à l’Université de San Francisco, jusqu’à sa retraite (1992). Là, il a eu des contacts avec le modernisme anglo-américain, la Génération Beat et les Néo-surréalistes de Californie tandis qu’en 1991, il a organisé une exposition sur les surréalistes grecs, au Centre Georges Pompidou à Paris.
Depuis, son activité littéraire comprend des œuvres en prose ou des poèmes, des essais théoriques ou critiques, des monographies, des introductions de livres ou des expositions ainsi que des traductions.
Valaoritis, qui écrit aussi en anglais, a donc publié ce recueil poétique, avec des poèmes, composés en grec, entre 2008 et 2013, soit en pleine période de la crise financière grecque, due à la dette publique, crise débutée en 2008, crise pénalisant la pays à cause de sa classe et de son système politiques et bien sûr des choix économiques. Cette situation imposa aux Grecs des mesures d’une austérité très sévère, exigeant d’eux, d’appliquer en cinq ans, des réformes que les pays d’Europe de l’Ouest avaient mises en œuvre depuis 1980. Ce changement injuste a d’un coup doublé le taux de suicides, permis une hausse des homicides, une augmentation de différentes infections et l’appauvrissement de la population qui a dû affronter entre autres problèmes, le chômage, la malnutrition et la modification de son statut social.
Dans ce climat inattendu et étrange, Valaoritis, caractérisant d’« Amer carnaval » les manœuvres politiques, les diverses décisions, livre au public grec ses pensées sur ce brusque et brutal glissement vers la misère, pense que les gens ont oublié Bakhtine, François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, analyse et justifie la réaction pendant la période du carnaval des populations, qui vivaient sous un régime austère comme celui de l’esclavage pendant l’antiquité, de l’église et de l’aristocratie au Moyen-Age, indépendamment si les réactions étaient ou non permises par les divers pouvoirs.
Baktine loin de considérer le carnaval comme une manifestation folklorique, il la caractérise comme une des expressions les plus fortes de la culture populaire, en particulier dans sa dimension subversive. C’était l’occasion pour le peuple de renverser, de façon symbolique et pendant une période limitée, toutes les hiérarchies instituées entre le pouvoir et les dominés, entre le noble et le trivial, entre le haut et le bas, entre le raffiné et le grossier, entre le sacré et le profane.
Valaoritis, parodiant le pouvoir, en particulier la mégalomanie européenne, compare la situation chaotique imposée à son pays au carnaval, caractérisant la situation et les mesures comico-tragiques. Indirectement, Valaoritis, constate qu’à une époque où l’Europe vit une crise économique, des événements pareils (hausse des impôts, baisse des salaires et des retraites, impossibilité d’acheter ou de vendre les produits) tout cela provient du pouvoir qui paralyse la vie sociale. Il s’agit d’un cirque qui vient de remplacer la politique, un cirque amer, un carnaval étrange, où Valaoritis dénonce, ridiculisant la politique qui a conduit le pays au chaos, s’oppose au retour aux sources que l’extrême droite évangélise, se moque des vieilles recettes gauchistes qui n’aboutissent à rien, considère qu’il a l’impression de vivre un amer carnaval où les citoyens, devenus des marionettes ou des clowns de différents partis politiques, meurent sans avoir bien vécu ou mènent une vie exploitée par le pouvoir. Le patron de ce cirque, non nommé mais sous-entendu, étant la potlitique d’austérité imposée par l’Allemagne, laisse travailler pour quelques sous les gens, et une fois leurs larmes taries, tous ces clowns, ayant le regard pétrifié devant leur impuissance de réagir, meurent dans l’oubli complet.
Utilisant l’ironie, le sarcasme et la nostalgie pour un passé que nous transformons sans cesse nous dit le poète, nous ne cessons de perdre les occasions de changer notre monde éphémère. La présente collection contient trente-neuf (39) poèmes écrits de 2010 à 2013. Le poète avec sa traductrice, Photini Papariga, ont fait ce choix pour la traduction française, poèmes traduits par une enseignante de la langue française en collaboration avec le poète, et publiés chez « Les Hommes sans épaules », une maison d’édition française, renomée pour son attachement au modernisme en littérature.
La traductrice, Photini Papariga, Docteur ès Lettres du Département de Langue et de Littérature Françaises de l’Université Aristote de Thessalonique, a travaillé longtemps sur l’œuvre de Valaoritis, soutenant même une thèse de doctorat, en langue française, en 2011, sous le titre : Nanos Valaoritis : un médiateur d’impacts, et elle a absolument respecté le style du poète, soit cette émotion du connu et de l’inconnu simultanés. Car si les poèmes de Nanos Valaoritis sont assez difficiles à comprendre, ils sont très faciles à lire, parce que la langue est simple et elle n’est pas alourdie de nombreuses images ; elle est facilement reconnaissable. En même temps, il y a un côté étrange : c’est que le poème dicte à l’auteur ce qu’il faut qu’il dise. Ce n’est pas le poète qui dicte le poème, mais c’est le poème qui le lui dicte.
C’est tout à fait le contraire de l’écriture automatique, tant vantée par les surréalistes, dont Nanos Valaoritis fut un d’eux. Le poème commence par une phrase banale peut être et il finit toujours quand il n’a rien de plus à dire. Le poème, pour Valaoritis, est avant tout une entité ontologique qui lui dicte, ce qu’il doit dire. Et cela arrive d’une façon complètement informelle mais aussi avec des pensées convaincantes.
Photini Papariga est également la responsable de la présentation et de l’établissement du texte bilingue français/grec, pratique assez courante à nos jours qui permet au lecteur qui connaît les deux langues, non seulement de constater llq qualité de la traduction mais aussi si la version en regard est fidèle, près de la forme et du style de l’auteur, problème qui en l’occurence ne se pose pas, puisque la traductrice a œuvré avec l’auteur qui manie parfaitement la langue française. En plus elle a respecté la version conceptuelle du texte original la rendant à une traduction équivalente francophone, ainsi que le niveau stylistique ou sémantique et les données historiques entre le temps de la création du texte original et du texte traduit. D’ailleurs elle affirme que son souci était d’affranchir « les mots de leur sens métaphorique stéréotypé et [devenir] disponibles pour de nouvelles possibilités », parce que ainsi elle a pu conserver l’humour subtil du poète et rendre le goût amer carnavalesque de la quotidienneté grecque que Nanos Valaoritis élève en poétique, renversant le déterminisme du sérieux.
La longue préface, intitulée « Nanos Valaoritis : l’Odyssée d’un poète » que signe l’écrivain français, Christophe Dauphin, informe le lecteur francophone sur le rôle et l’impact de la poésie de N. Valaoritis au devenir littéraire néo-grec, concluant que son œuvre « joue un rôle irremplaçable de passeur entre trois cultures [grecque, anglo-saxonne et francophone] et de défenseur de diverses ‘avant-gardes’ de l’écriture ».
Georges Fréris (in larenaissancefrançaise.org, janvier 2018).
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« Chroniqueur, obsédé par la passion de sa patrie, Nanos Valaoritis trace dans Amer Carnaval, un journal de ses pensées et de ses émotions au quotidien. Son humour subtil et en même temps doté de force, car il est capable de renverser le déterminisme du sérieux de la quotidienneté, rapproche ses poèmes de ce que leur titre annonce.
Cette édition bilingue est réalisée par un admirateur de la vraie Grèce (et aps seulement de la Grèce antique…), Christophe Dauphin, un homme qui connaît bien et respecte la culture grecque, et qui tient à faire connaître auprès du public français les poètes surréalistes grecs (Nikos Engonopoulos, Andréas Embirikos…), à travers des hommages réguliers dans sa revue Les Hommes sans Epaules.
Retournant à Amer Carnaval, Dauphin nous présente : « Nous y retrouvons ce miel acide, cette flamme fuligineuse, cette source sulfureuse, qui a donné tout son éclat à cette œuvre poétique singulière. Des poèmes insolites et souvent insolents, suscités par un élan lyrique exacerbé mais toujours maîtrisé : une alchimie où l’étincelle des mots et le feu des donnent naissance à des éclats où affleure à tout moment la révolte, mais aussi l’envers burlesque ou merveilleux du monde quotidien. »
(Revue Contact + n°80, Athènes, janvier/février 2018).
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"Recueil de poèmes où l'auteur joue avec de libres associations de mots pour traduire ses pensées et ses émotions."
Electre, Livres hebdo, 2018.
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Lectures :
Pendant combien de temps peut-on tomber - avec élégance. Cette question, Marie Murski se l'est certainement posée longtemps et plus d'une fois dans sa vie qui ne fut pas simple... et c'est, à vrai dire, un euphémisme ! Fallait-il pour autant ouvrir cet Ailleurs jusqu'à l'aube, en connaissant certains faits et souffrances advenus à l'autrice, en en supposant peut-être d'autres, plus enfuis jusqu'à l'enfance ? Si pour l'exégète d'une oeuvre tout cela semble utile voire nécessaire, le lecteur de poésie doit peut-être faire fi de ces blessures et entrer dans un poème tel qu'il est, sans cadre, sans arrière-fond, sans autre but que celui d'être touché par la grâce d'un texte.
C'est la voie que j'ai suivie en lisant Ailleurs jusqu'à l'aube, un volume important qui reprend quatre recueils publiés dans les années 1980, à l'enseigne de Chambelland ou Saint-Germain-des-Prés, et une suite inédite intitulée Le Grand Imperméable. Dans ces premiers ouvrages, publiés sous le nom de Marie-Josée Hamy, on y découvre, outre l'affrontement avec le réel, l'onirisme un peu rageur écrit Jean Breton qui ajoute qu'elle a su, de façon personnelle, déployer les ailes du surréalisme.
Le surréalisme ? Oui, Marie murski - qui a désormais repris son nom de jeune fille - s'y frotte beaucoup... sans en avoir l'air, tout en convoquant simultanément ce réel auquel elle tient malgré tout ! Les poèmes se composent et se décomposent en de multiples miroirs qui nous renvoient peut-être à l'inconscient de l'autrice et au nôtre également.
Ainsi : Au regard sans fin qui m'observe - à deux doigts du manège - croupe légère et cheval de bois - j'aime à répondre - entre mes cils longuement peignés - qu'il y a encore - dans le creux de mes journées - quelques noix à casser.
Marie Murski doit se lire dans la lenteur, en s'accordant quelques temps pour respirer ou retrouver ses esprits, tant ses poèmes ont ce pouvoir de nous étouffer, de nous mettre en demeure d'affronter l'insupportable. C'est d'ailleurs là l'une des forces de cette poésie : l'affrontement.
Mais une question reste posée par la poète elle-même : Mais comment voir le fond - d'un précipice - que l'on porte à son cou ? - Parfois tu pleures - parfois tu détournes les yeux - à cause de l'écho - et du vide.
Yves NAMUR (inLe Journal des poètes n°3, 2019, Belgique).
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Marie Murski connût une première vie d’auteur sous le nom de Marie-José Hamy. Elle publie un premier recueil de poèmes en 1977 sous le titre Pour changer de Clarté. Deux autres recueils suivirent qui permirent à Marie-José Hamy d’être reconnue comme une poétesse capable de voyager entre réel et surréel. Elle se dit déjà survivante, ce réel ne l’ayant pas épargné. Au début des années 90, elle publiera quatre nouvelles avant de tomber dans le cycle infernal des violences faites aux femmes. Totalement isolée par un conjoint pervers narcissique, elle disparaît du monde de l’écriture. Elle s’extraira in extremis de quatorze années de violence, grâce à des rencontres salutaires et à l’écriture qui lui donne une nouvelle vie. C’est sous son nom de jeune fille, Marie Murski qu’elle écrit désormais.
Ce recueil rassemble l’ensemble de son œuvre à ce jour, de son premier recueil de 1977 à ses derniers poèmes écrit l’an passé. Sa poésie puissante, blessée, n’en est pas moins cathartique. C’est un hymne, non à la survie mais bien à la vie.
Extrait de Si tu rencontres un précipice :
Le matin jupe claire
dans la rondeur des chances
un raccourci pour prendre l’heure
la relève des guetteurs.
M’aime-t-on dans les sous-bois
dans les rivières
au creux des bras perdus
dérivant vers le lieu du berceau
accroché à l’étoile morte ?
Obstacle
roulis des murs sans joie
le soir passe
un couteau sur la hanche.
Qui donc s’envole ainsi
Emporte le bleu et le blanc
Et désole mon désert ?
Extrait de La baigneuse :
Dans le décolleté des vagues
le bleu poussé au large.
Le dernier appel
sans doute.
A sauver toujours la même baigneuse
qui ne se lasse ?
Et encore Attentat :
Une menace est tombée sur tes yeux
une menace et soudain
tu laisses là tes outils de jardin
l’ombre à racines nues
l’écaille des lys à la nuit des rongeurs
l’idée dans le cercle, inconsolable.
Rémi BOYER (in incoherism.wordpress.com, 16 février 2019).
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Après quatre volumes de prose, Marie Murski revient à ses premières amours. Ses quatre recueils de poèmes et des inédits viennent de paraître en un seul volume.
Si Marie Murski a souvent occupé les pages des journaux ces dernières années, c’est pour les romans et nouvelles qu’elle a fait paraître depuis cinq ans. Plusieurs évoquaient – à mots couverts ou explicitement, comme Cris dans un jardin, récemment adapté au théâtre – les années passées sous l’emprise d’un mari violent et pervers narcissique.
Mais avant de signer ses ouvrages de son vrai nom, et avant cela de ne plus toucher à un stylo pendant quatorze ans, Marie Murski s’était fait connaître, sous le nom de plume de Marie-José Hamy, pour son œuvre poétique, qui l’avait menée, notamment, sur le plateau d’Apostrophes, l’émission de Bernard Pivot, en mars 1986.
De 1977 à 1989, l’auteure de Saint-Victor-de-Chrétienville (ancienne sage-femme à Pont-Audemer) avait publié quatre recueils de poèmes : Pour changer de clarté (1977), Le Bleu des rois (1980), Si tu rencontres un précipice (1988) et La Baigneuse (1989). Les voilà tous réunis en un seul volume, Ailleurs jusqu’à l’aube, qui rassemble également les poèmes inédits de Le Grand imperméable, écrits l’été dernier.
Car après quatre volumes de prose, Marie Murski a repris et son vrai patronyme et la plume pour « renaître » à la poésie. « Vive la poésie ! Vive ce bien précieux que j’avais cru perdu lorsque j’étais décervelée, minuscule chose écrasée au fond de mon jardin ! », livre-t-elle.
« Marie-José Hamy était l’une des meilleures d’entre nous, dans les années 80. Il en va de même aujourd’hui avec Marie Murski, une poète comme on n’en rencontre pas tous les jours ; une poésie qui dit la mort et les mots qui l’entourent, la solitude et ses couteaux d’étoiles », salue le poète eurois Christophe Dauphin, de l’Académie Mallarmé, qui signe la préface de l’ouvrage.
Florent LEMAIRE (in L'Éveil Normand, 15 mars 2019).
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"Ailleurs jusqu'à l'aube" rassemble l'intégralité de l'œuvre poétique de Marie Murski ; du tout début jusqu'aux derniers poèmes écrits l'été dernier.
Les Hommes sans Épaules, artistes-guerriers comme il se doit, lui ont fait un bel ouvrage avec une préface de Christophe Dauphin, de l'Académie Mallarmé.
Bulletin de la Société des poètes normands, 10 février 2019.
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Une oeuvre poétique …
Une berceuse fleurie sur des mots écorchés … Un Ailleurs tourmenté, torturé … un Ailleurs qui nous inonde … un Ailleurs évocateur … onirique ou cauchemardesque …
La poésie des sensations … L’émoi des mots qui se conte à voix haute, pour en saisir toute l’intensité … Les mots qui se cognent, s’inventent, se chevauchent, se caressent, se libèrent, s’emprisonnent … se fracassent …
Une oeuvre qui, la dernière page tournée se garde encore à portée de main … Marie Murski, une poétesse, qui avec merveille sublime les mots … « elle y trouvait des mots légers suspendus à l’encre, ... » p 166
Quel délice !!
in lespatchoulivresdeverone.com, mars 2019.
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Marie Murski a publié quatre livres de poésie remarqués sous le pseudonyme de Marie-José Hamy entre 1977 et 1989. Je me souviens de ce nom, sans doute croisé dans des revues de l’époque, ou saisi lors de son passage dans l’émission Apostrophes de Bernard Pivot en 1986. Elle est alors une des voix émergeantes de la poésie. Après avoir publié quelques nouvelles en revues, elle disparaît brusquement du paysage éditorial au début des années 90.
Christophe Dauphin, reprenant de larges extraits de Cris dans un jardin, le récit de sa renaissance réédité plusieurs fois depuis sa parution en 2014, expose les raisons de cette éclipse involontaire dans sa préface : en proie à un pervers narcissique, isolée et coupée de ses amis et de toute vie sociale, Marie-José Hamy a subi durant quatorze années de violences conjugales un inexorable processus de décervelage et de destruction, ne trouvant de réconfort que dans le jardin qu’elle parvint à créer, en guise de substitut à l’écriture.
Ce volume, publié sous son patronyme de naissance, reprend son œuvre poétique, ses quatre premiers recueils et Le grand imperméable, écrit récemment. Un livre pour effacer la douloureuse parenthèse, reprendre le cours de sa vie et renaître à l’écriture et à la poésie.
Marie-Josée CHRISTIEN (cf. "Nuits d'encre" in Spered Gouez / l'esprit sauvage n°25, 2019).
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Les éditions Les Hommes sans épaules publient l’ensemble des poésies de Marie Murski, poétesse singulière d’origine polonaise qui vit actuellement en Bretagne, et dont l’œuvre d’une grande sensibilité est ici réunie, depuis Pour changer de Clarté, paru en 1977, sous le nom de plume de Marie-José Hamy, suivi par Le Bleu des rois (1983), Si tu rencontres un précipice (1988), La Baigneuse, et enfin Le Grand Imperméable.
Marie Murski a rejoint le comité de rédaction des HSE en 1989, avant de disparaître pendant quatorze ans de la scène littéraire. Elle réapparaît en 2007, reprend son nom de jeune fille, et publiera notamment un récit, Cris dans un jardin. Nous ne reviendrons pas ici sur la violence conjugale subie par Marie Murski, qui est rappelée par Christophe Dauphin dans sa préface. Mais l’enfance traumatisée, « l’enfance à la mine de plomb » est déjà présente dans les recueils qui précèdent chronologiquement la fatale rencontre.
Car la poésie de Marie Murski est un jardin, c’est-à-dire un lieu changeant ou s’expriment toutes les saisons de poésie, un lieu de vie, et un lieu de mort. Je pense en la lisant aux roseraies d’Apollinaire d’Automne malade, où le vent souffle, aux vergers vénéneux, où il a neigé ; chez Marie Murski,
L’automne est en sursis
Lèvres fendues en leur milieu
puis ouvertes en vol d’hirondelles
se parjurent d’onguents cireux
nommés rouge sang dans les couloirs de la mort.
Marie Murski, Ailleurs jusqu’à l’aube, Les hommes sans épaules, 2019, 20 euros.
Le jardin de Marie Marie Murski est un jardin intime où s’épanouissent - et avortent parfois — d’étranges images qui rappellent celles d’André Breton ou de Philippe Soupault. C’est un jardin où se rejoue, se recompose en permanence, un drame personnel. La poète rebat les cartes et remodèle son territoire.
Ce jardin est aussi le lieu où se pressent l’intrusion, où la violence n’est jamais très loin :
Décisive cette main qui déshabille
qui se taille la part du lion
et crachote dans mes crocus
Mais on y trouvera aussi un érotisme floral qui prend le temps de s’épanouir, notamment dans le recueil La Baigneuse :
laisser la légèreté
dans son plaisir
la lenteur du fruit
autour du noyau
La poète nous livre une anatomie intime, à travers les images d’un corps-jardin, qui devient parfois un corps-paysage, et aussi un corps-mémoire :
Certains nuages restent
sous la peau
Mais le jardin de Marie Murski est aussi un laboratoire, un lieu de renaissance et de re-création, dont l’enchantement procède d’une animation virevoltante, parfois éperdue, d’abord parce que c’est un lieu habité de présences, un bestiaire dont la poète entend l’appel ambivalent :
Le rêve a ses raisons
des raisons de loup dans une forêt verte
Et si je cours sans cesse
c’est pour passer sans regarder
les petites têtes hilares
qui partout
jaillissent des troncs d’arbres
Des voix tantôt harcelantes, tantôt consolantes.
Inlassablement la poète est
Dragueuse d’infini
porteuse d’eau dans le combat des heures
On ne compte plus ses incarnations, « toupie » (rêve d’un mouvement perpétuel ?), ou lutteuse qui ne souhaite pas « mourir gentiment », et qui oppose à la fixité glaçante de la mort la virtuosité du verbe. Déjà, enfant, elle « tournait à l’envers ». N’est-ce pas la vocation du poète d’aller contre la rotation habituelle du monde ?
Le jardin est juste en-dessous du ciel, comme chez Verlaine le ciel est par-dessus les toits. On lira aussi des poèmes plus contemplatifs comme celui qui est dédié à Hubert Reeves, où la poète « chavire en boule de vertige ». Sage-femme de son métier, Marie Murski accouche aussi les étoiles :
Au-dessus il y a les étoiles
qui sont mes sœurs on le dit et c’est vrai
nous avons le même ventre dur
fécond dans l’éternité
Nous l’avons dit, le jardin de Marie Murski est un jardin violenté, un jardin saccagé, et pourtant, par la puissance du langage, elle fait entendre, dans des poèmes parfois difficiles, une voix dont les échos résonnent longtemps en nous, s’enracinent douloureusement dans la sensibilité du lecteur, y plongent des racines écorchées, à vif, palpitantes.
La poésie a sauvé la vie de Marie Murski, qui ne cesse de « vider ses poches », comme le petit Poucet rêveur de Rimbaud égrenant des vers. Et en effet, l’appel d’un départ se fait entendre souvent :
Partir vraiment
comme un pied qui s’écarte du continent.
Voici pour l’ailleurs.
Et pour terminer, je cite intégralement le magnifique poème qui termine le recueil Si tu rencontres un précipice, où la mort est évoquée dans un élan nuptial :
Qu’elle vienne
au galop comme dans les terres dangereuses
ou patientes comme les filets d’oiseleur,
mais
que son ombrelle ne soit pas tranchante
aux abords de mes yeux
qu’elle sache avec délicatesse
ôter la bulle d’air enroulée à mon doigt
qu’elle m’enserre doucement
dans son simple éclair
Voici pour l’aube.
Vincent PUYMOYEN (in recoursuapoeme.fr, 5 février 2025).
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Lectures :
" Réunit le journal tenu par le poète en 1946, l'année de son suicide dont il permet d'éclairer certaines zones d'ombre, quelques témoignages et études (Tristan Tzara, Stéphane Lupasco, Jean Cassou, Jean Follain, Guy Chambelland...), ainsi que l'intégralité de ses poèmes écrits entre 1940 et 1946."
Electre, Livres Hebdo, 2018.
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" Le tapuscrit de ce journal fut retrouvé très récemment, en 2016, dans les archives de Sașa Pană, directeur de la revue Unu, proche d’Ilarie Voronca (1903 – 1946) et figure centrale de l’avant-garde roumaine. En 1946, Ilarie Voronca s’est donné la mort. Le journal permet de mieux comprendre ce qui l’aura conduit à ce geste puisqu’il rend compte de l’année 1946. Il faut noter que Voronca est l’un des rares roumains exilés à Paris qui reviendra régulièrement en Roumanie, amplifiant sans doute, par ses retours, de terribles déchirures. Nous découvrons dans ces pages la puissance de ses angoisses et de ses tendances suicidaires. L’errance de Voronca, territoriale et spirituelle, malgré le recours permanent à la poésie comme seule axialité, n’a pas été contenue par les amitiés de Brauner, Tzara et autres. Le talent et l’amour ne suffisent pas toujours à compenser l’arrachement.
« C’était la femme d’avant la séparation que je cherchais. La femme de maintenant m’offrait les rides de son visage comme celles de son âme mais moi, je m’obstinais à ne pas les voir. J’aurais voulu l’emporter hors de la pièce, telle qu’elle était et m’enfuir avec elle vers le rivage de la mer d’où un bateau devait me reconduire vers le pays où j’avais organisé ma vie. J’avais décidé d’emprunter la voie maritime parce que les routes terrestres étaient exposées à trop de fatigues et de périls. Mais la femme et les amis et les parents qui l’entouraient ne l’entendaient pas ainsi. Il fallait emporter une partie de ce qui avait constitué sa vie pendant les années de la séparation. Remplir des coffres et des valises avec les choses matérielles de sa vie. (…) Embarqués à Constantza, nous n’avons quitté le bord qu’après trois jours de mouillage. J’étais encore dans l’extase de l’incroyable réunion et la femme réelle avait encore tous les aspects de la femme de ma mémoire ! Ce n’est que le sixième jour, pendant une longue escale dans le port bulgare de Varna que les premiers symptômes d’une vie qui m’était inconnue, se manifestèrent. »
La lecture de ce journal démontrera une fois de plus que la poésie demeure bien supérieure à la psychologie dans la connaissance des méandres de la psyché.
La deuxième partie du livre rassemble divers témoignages de Tristan Tzara, Stéphane Lupasco, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Cassou, Jean Follain, Claude Sernet, Eugène Ionesco, Yves Martin, Alain Simon, Guy Chambelland.
Ecoutons Yves Martin :
« Relire Ilarie Voronca, non pas dans le douillet, le silence d’un appartement, mais dans les lieux où il a dû être tellement perdu, les lieux qui l’ont usé, broyé après bien d’autres, Voronca, tu marches, c’est toi dans ce coin de métro, c’est toi qui regardes les draps de la Mort que chaque matin étend derrière l’hôpital Lariboisière. Tu te demandes si parfois il y a des survivants. Tu es de toutes les rues de la capitale, celle qu’un peu de soleil fait bouger comme une ville du Midi, celles qui glissent insidieusement comme Jack L’Eventreur. C’est toi qui es sa victime. Toujours toi. Tu ne vis pas le danger. A force de rêver d’indivisibilité pour être mieux présent dans chaque homme, dans chaque objet, tu te crois réellement invisible… »
La troisième partie rassemble l’intégralité de l’oeuvre poétique d’Ilarie Voronca sous le titre Beauté de ce monde.
Extrait de L’âme et le corps :
« Comme un débardeur qui d’un coup d’épaule
Est prêt à se décharger de son fardeau
Ainsi mon âme tu te tiens prête
A rejeter le corps sous lequel tu te courbes.
Est-ce pour quelqu’un d’autres
Pour un fossoyeur ou pour un prince
Que tu portes cette chair un instant vivante
Dont tu es étrangère et qui te fait souffrir ?
Ah ! Peut-être que celui qui t’a confié mon corps
A oublié de te montrer les routes ensoleillées
Et pour me conduire du néant de ma naissance à celui de ma mort
Tu t’égares entre les marais et les ronces.
Réjouissons-nous, mon âme, il y a par ici une ville
Où les femmes sont comme des fenêtres.
On reconnaît leurs sourires dans les vitraux des cathédrales
Leurs voix sont les parcs, les fils de la Vierge.
… »
Lisons et relisons Ilarie Voronca plutôt que le prix Apollinaire 2018, accordé lamentablement au médiocre Ronces de Cécile Coulon."
Rémi BOYER (in incoherism.wordpress.com, novembre 2018).
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Et enfin un volume qui convoque un poète rare : Ilarie Volonca, présenté dans une édition établie par Pierre Raileanu et Christophe Dauphin. Un Journal inédit et une anthologie de ses textes, Beauté de ce monde, qui offre un panel de poèmes classés par ordre chronologique, de 1940 à 1946. Là encore un paratexte riche et qui propose des éléments pour situer l’homme et l’œuvre. Poète français et roumain, cette figure-phare de la littérature de l’Est participe dans son pays de naissance à l’édification d’une avant-garde qui favorise l’émergence d’une modernité littéraire roumaine. Il fonde avec Victor Brauner la célèbre revue 75 HP qui perdure de nos jours.
Les anthologies publiées par Les Hommes sans Epaules, sont donc des volumes précieux, qui plongent le lecteur dans l’univers d’un auteur, pas uniquement grâce à ses productions artistiques. Elles entrouvrent la porte d’une intimité qui n’est qu’esquissée par les liens effectués entre les éléments biographiques purement factuels et une mise en situation historique. Le plus souvent engagés dans une démarche critique, les poètes dont il est question offrent matière à ce que le lecteur prenne connaissance de leur apport dans l’avancée d’une littérature qui peine à s’engager sur de nouvelles voies en ce début de siècle. Et que leur nom soit peu ou pas connu, il n’en demeure pas moins que Christophe Dauphin et Henri Rode savent où s’écrit la Poésie, de celle qui ne se taira pas.
Carole MESROBIAN (cf. "Les anthologies à entête des Hommes sans Épaules" in recoursaupoeme.fr, 4 janvier 2019).
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Comment échapper à la fascination qu’exerce une œuvre poétique lorsque l’on sait par avance que l’on en sera la victime consentante ? Poète de deux langues, le roumain et le français, Voronca en est le parfait exemple lui qui se suicida en 1946 à l’âge de 42 ans. Sur la corde raide de la recherche d’identité, la fragilité et le doute le tenaillaient en permanence et ravageaient sa conscience.
Son « Journal inédit » enfin édité se lit comme un complément à cette œuvre poétique traversée par des éclairs d’espoir et de désespoir. On ne remerciera jamais assez Christophe Dauphin d’avoir regroupé en cet épais ouvrage ces deux volets complémentaires. Les poèmes sont regroupés sous le titre de l’un des poèmes emblématiques de Voronca : La beauté de ce monde. Certains de ces textes semblent prophétiques dans une dimension lyrique et visionnaire qui n’avait pas été entrevue lors de leur parution malgré l’attention et le dévouement des poètes résistants dans les années sombres de la deuxième guerre mondiale : les Ruthénois Jean Digot et Denys-Paul Bouloc ou, par la suite, les éditeurs posthumes que furent Guy Chambelland et Jean Le Mauve.
On lira aussi avec une attention particulière les contributions d’une quinzaine d’auteurs choisis pour évoquer les multiples facettes d’IlarieVoronca. Exégètes dévoués et compétents, Petre Raileanu et Christophe Dauphin ont réuni leur parfaite connaissance de cette œuvre majeure pour proposer un livre qui fera date.
Georges CATHALO (cf. Lecture flash 2019 in revue-texture.fr, janvier 2019).
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