Eric CHASSEFIERE

Eric CHASSEFIERE



Né en 1956 à Montpellier, Éric Chassefière vit à Paris. Poète, astrophysicien, planétologue, Directeur de recherche en physique au CNRS, il étudie l’évolution du Système Solaire et des planètes et dirige un laboratoire de géosciences à l’Université Paris-Sud, puis à l’Observatoire de Paris. Spécialiste dans l’étude des atmosphères planétaires, il a enseigné à l’École Polytechnique la physique de la Terre et de son atmosphère. Son leitmotiv : « Chercher pour interroger, se remettre sans cesse en question. S’armer de la vérité scientifique contre les lobbies financiers et partisans des « vérités alternatives » dans le combat pour préserver la planète. Trouver notre juste place, entre infiniment grand et infiniment petit. Serrer la pierre d’une étoile au fond de sa main. Comprendre, mais ne pas oublier de rêver… »

Éric Chassefière est l’auteur de « Les observateurs d’aurores boréales d’Europe, Voyage dans le monde savant des Lumières » (Iste éditions, 2023) et de « Physique de l’environnement terrestre, matières subtiles et hauteur de l’atmosphère Conceptions de l’atmosphère et nature de l’air au siècle des Lumières » (Iste éditions, 2022) : « La découverte du caractère pesant de l’air et de la loi régissant son élasticité au milieu du XVIIe siècle fait passer l’atmosphère du statut de concept purement mathématique à celui de système physique complexe. Sa nature fait l’objet de nombreuses hypothèses que les savants du XVIIIe siècle tentent d’intégrer au sein d’une représentation globalement cohérente impliquant diverses matières invisibles, dites « subtiles ». Cet ouvrage examine les estimations contradictoires de la hauteur de l’atmosphère faites à l’époque sur la base des observations de certains météores et de la lumière des astres réfractée et réfléchie à sa traversée, et caractérise les matières subtiles invoquées pour expliquer ces observations, en replaçant l’ensemble dans le contexte naissant de la nouvelle philosophie expérimentale. Adoptant comme fil rouge l’interrogation sur la hauteur de l’atmosphère « Physique de l’environnement terrestre, matières subtiles et hauteur de l’atmosphère » retrace l’histoire de la découverte de l’atmosphère et des nombreux questionnements auxquels elle a donné lieu. »

Éric Chassefière a très tôt écrit de la poésie, imprégnée par les émotions ressenties dans la nature, héritages de l’enfance : « La poésie est avant tout pour moi un acte de vie. J’ai besoin d’écrire pour me sentir vivant, tisser un lien charnel avec le monde. Un désir d’appartenance, qu’on pourrait qualifier d’amoureux. J’ai longtemps écrit exclusivement dans la nature, l’été, sur le lieu d’enfance, submergé par le sentiment d’une beauté dépassant mon entendement, que par les mots je tentais d’atteindre et me réapproprier. Il y avait déjà ce plaisir sensuel à faire naitre les mots du corps, de sa vibration profonde, faire corps du poème, entendre et ressentir à travers lui. C’est ainsi qu’est né mon désir d’écrire, retrouver sous la caresse des mots l’enfance perdue, mon jardin d’Éden… « Vibration », « présence », « appartenance » sont les trois mots qui me viennent spontanément à l’esprit pour qualifier l’état dans lequel je dois me plonger pour parvenir à écrire quelque chose qui ressemble à de la poésie. »

Éric Chassefière est l’auteur d’une quarantaine de livres de poèmes. Il a publié dans une quinzaine de revues de poésie, dont Les Hommes sans Épaules. Il est membre du comité de lecture de la revue « Interventions à Haute Voix ». Il a animé avec Jacques Fournier l’action Poézience de la Diagonale Paris-Saclay destinée à faire se rencontrer scientifiques et poètes. « La langue d’Éric Chassefière, écrit Xavier Bordes (in recoursaupoeme, 2018), est d’une jolie, et simple, virtuosité. Les images sont neuves tout en ne heurtant pas l’esprit, tout en suggérant naturellement, avec une ampleur secrète. Comme si notre poète avait le souci d’épargner au lecteur qu’il prenne conscience de l’originalité de la vision dont il vient d’écrire, de manière à n’en pas dissiper le charme par l’effet d’une lucidité qui tarirait notre imagination, laquelle ici est indispensable à l’approfondissement de la réalité : une réalité qui n’est jamais banale, tant que notre regard appris, conventionnel, “désenfanté”, ne la banalise pas ni ne la prive de ses couleurs. Je ne puis me tenir de citer une autre d’entre les pages admirables de ce petit recueil (J’aimerais les citer toutes !), qui articule pour moi l’essentiel de ce qui est la source de cette poésie discrètement lyrique, d’un lyrisme juste dans la maturation de son expression, de sa vérité subjective ; ainsi que dans sa façon de l’objectiver en une langue créatrice, comme, au demeurant, il se doit pour tout lyrisme non-mièvre, c’est-à-dire qui ne tombe pas dans l’affectation d’un sentimentalisme avachi. »

Karel HADEK

(Revue Les Hommes sans Épaules).

 

À lire : Microcosmes (M25 Productions, 1987), Paysage de la trace, poèmes 1998-1999 (Presses de Valmy, 2009), D’errante inquiète joie, poèmes 1999-2002 (Presses de Valmy, 2009), Se peindre à d’autres nuits, poèmes 2006-2007 (Presses de Valmy, 2009), Camera Oscura (Yvelinédition, 2009), L’incendie de la parole (Yvelinédition, 2009), L’arbre à nouveau fleurit (Encres Vives, 2009), Paysage sans nuit (Éd. de l’Atlantique, 2010), Seule la lumière change (Encres Vives, 2010), Le silence de l’arbre entier (Éd. de l’Atlantique, 2010), Se rappeler pour être (Éd. Rafael de Surtis, 2010), Peint de noir (Éd. de l’Atlantique, 2011), Sur un au-delà du corps (Éd. Rafael de Surtis, 2011), Suite taïwanaise (Encres Vives, 2011), Comme est le chemin d’aujourd’hui (Éd. Rafael de Surtis, 2011), La traversée du silence (Éd. de l’Atlantique, 2012), Suite malgache (Encres Vives, 2012), Feu et glace (Encres Vives, 2012), Éric Chassefière, itinéraire poétique (Encres Vives, 2013), Le vol du papillon, itinéraire onirique, avec Catherine Bruneau (Éd. Rafael de Surtis, 2013), Carnet d’Inde (Encres Vives, 2013), Fragments du dernier hiver, suivi de Je respire par le corps (Interventions à Haute Voix, 2013), Le peu qui reste d’ici (Éd. Rafael de Surtis, 2014), Carnet de Corée (Encres Vives, 2014), Profonde la lampe d’autrefois (Encres Vives, 2014), Ce regard qui nous vient du monde (Éd. Rafael de Surtis, 2015), Sous l’eau des mûriers (Éd. La Porte, 2015), Jusqu’au bout de la vie (Encres Vives, 2015), Carnets du Vietnam (Encres Vives, 2016), Déambulations du sable (Alcyone, 2016), L’absent (Éd. La Porte, 2016), Chant du Péloponnèse, avec Catherine Bruneau (Encres Vives, 2016), L’inaccessible ici (Encres Vives, 2016), La présence simple des choses (L’Harmattan, 2017), S’achèvent murmurés (Rafael de Surtis, 2017), Échos du vent à ma fenêtre (Alcyone, 2017), Le peu qui reste d’ici (Rafael de Surtis, 2018), Le parfum du monde, Java (Encres Vives, 2018), L’arbre de silence (Sémaphore, 2018), Présence du masque (Sémaphore, 2019), Le partage par la musique (Encres vives, 2019), L’immédiat de vivre (Sémaphore, 2020).

 

 

 



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules




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