Daniel LANDER

Daniel LANDER



Né à Paris en 1927 et décédé le 17 juin 2013, Daniel Lander a été réalisateur de nombreux films TV. Peintre, ses œuvres sont réparties dans plusieurs collections privées, tant en France qu’à l’étranger. Il a publié des livres de nouvelles et de poèmes.

 

"Daniel Lander est relié au sensible, au tragique de l'existence, comme à l'angoisse de la fuite du temps. Rythme du phrasé, musicalité des mots, langue simple et maîtrisée, la poésie de Lander possède des échos désespérés et mélancoliques. Mais tout n'est pas si sombre qu'il paraît, car la fantaisie et l'humour occupent également une place de choix et demeurent encore les meilleures remèdes à la fatalité."

Christophe Dauphin

(in Les Riverains du feu, Une anthologie émotiviste de la poésie francophone contemporaine, Le Nouvel Athanor éditeur, 2009).

 

"Daniel Lander est attentif "aux surprises que révèlent les mots lorsqu'ils jouent avec la mystérieuse complicité des coïncidences". Le texte obéit à une nécessité, il a sa morale. L'auto-analyse débusque l'angoisse. Jean Orizet le dit "esthète tragique" en reconnaissant que la poésie le sauve des désespérances. Si esthète il y a, serait-il celui du "quotidien langage parlé" ? Après tout, il y faut beaucoup d'art. Mais cela n'empêche pas ce poète de s'évader dans l'imaginaire à la recherche de quelque secret perdu. Qu'il s'agisse de vie et de mort, de quotidienneté et de durée, la chaleur est présente, la sympathie, la spontanéité. Daniel Lander est réalisateur de télévision. Il transporte en poésie son sens de l'image."

Robert Sabatier

(in Histoire de la poésie française: la poésie du XXe siècle, volume 3, éd. Albin Michel, 1988).

 

"Daniel Lander a une passion pour le cinéma, la peinture (c'est Courbet contre Balthus), le sport, la littérature, la poésie qui, seule, autorise "la dissidence" de l'esprit. De livre en livre, au fil des ans, Daniel Lander s’est tracé un chemin aride vers un état qu’il tient pour le plus proche du bonheur : la solitude. Ses thèmes de prédilection sont la mélancolie (qui n'est, écrit-il, "que du désespoir vécu au ralenti") , la fuite du temps, la vanité d’être et d’entreprendre, la mort. Sa prose déploie volontiers le ton acerbe du moraliste, d’où l’ironie n’est pas exclue. Retranché sur lui-même mais à l’écoute du monde, Daniel Lander rend compte des failles et faillites de notre époque, de la ruine morale de la société de profit, de la déréliction culturelle. A ses yeux, les médias ont aboli en cinquante ans plusieurs millénaires de civilisation; il annonce cette terrifiante perspective: les nouveaux barbares sont arrivés. Cependant, à travers le constat amer d'une société en perdition, c'est aussi un portrait "trait pour trait" que Lander trace de lui-même dans chacun de ses livres, avec, en dépit de ses incertitudes et de ses doutes, quelques flambées de lyrisme et d'enthousiasme et une certaine dose de tendresse, de naïveté chaleureuse."

Alain Breton

(Revue Les Hommes sans Épaules).

 

À lire :

Poésie : Centre de gravité (Gallimard, 1959), Théâtre de la cheminée (Rougerie, 1971), Temps majeur (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1974), Signes de reconnaissance (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1977), État second (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1979), Alphabestiaire (éd. Ouvrières, 1980), Un Sang d’encre (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1982), L’Émail des mots (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1984), Les choses comme elles sont (éd. Ouvrières, 1986), For intérieur (éd. Zech, 1991), Refus/refuge (Le Milieu du Jour, 1992), Désert du temps (Librairie-Galerie Racine, 1997), Peines perdues (La Maison de Poésie, 2001), Les Yeux fermés (Librairie-Galerie Racine, 2007), Points de rupture (Librairie-Galerie Racine, 2011).

Proses, nouvellesLa Grande inconnue (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1985), Image par image (le cherche midi éditeur, 1989), En désespoir de cause (éd. La Bartavelle), Le Commun des mortels (Librairie-Galerie Racine, 2000). 

Critique: Trait pour trait (Le Milieu du Jour, 1995), Le Vif du sujet (Librairie-Galerie Racine, 1998), Dont acte (Librairie-Galerie Racine, 2004), Ne vous déplaise (Librairie-Galerie Racine, 2009).

 

 



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules



 
René DEPESTRE, Roger KOWALSKI, les éditions GUY CHAMBELLAND n° 10

Dossier: THÉRÈSE PLANTIER, UNE VIOLENTE VOLONTÉ DE VERTIGE n° 36