Maurice BLANCHARD

Maurice BLANCHARD



Trop méconnue, voire sous-estimée, l’oeuvre de Maurice Blanchard (1890-1960) est composée d’une quinzaine de volumes, de plaquettes, et d’un volumineux journal. Elle est de première grandeur. Il s’agit d’un diamant coupant, pur et inaltérable, lancé dans l’oeil crevé de la condition humaine. Né et mort à Montdidier, dans la Somme, Maurice Blanchard a connu une enfance pauvre, difficile et l’enfer du travail dès l’âge de douze ans. Il s’est engagé, en 1907, dans la marine pour intégrer l’Ecole des ingénieurs mécaniciens. Durant la Première Guerre mondiale, il sera l’un des rares rescapés de l’escadrille de Dunkerque. Dès l’armistice il intégrera définitivement le secteur de l’aéronautique, où il se distinguera comme un brillant ingénieur (s’associant avec Blériot et créant de nombreux prototypes d’hydravions et de torpilleurs). Il possèdera ainsi, dès 1924, sa propre société de constructions aéronavales et obtiendra deux records mondiaux d’altitude. 1927 sera l’année de la délivrance et de la révélation poétique. Durant l’Occupation, Blanchard intégrera le réseau de résistance « Brutus ». Parallèlement, il élaborera dans l’urgence, à vif, son oeuvre poétique, et participera aux activités du groupe surréaliste de La Main à Plume, qui le reconnaîtra, et c’est une première, comme un maître. À défaut de devenir un membre à part entière du groupe surréaliste, Blanchard –franc-tireur intraitable – deviendra un compagnon de route, et se liera d’une amitié indéfectible avec Paul Eluard et René Char, qui l’admirèrent et saluèrent en lui : « Toute la vie jetée aux mots enragés, aux mots à face humaine. » A lire : Les lys qui pourrissent, Imprimerie Girault, 1929. Malebolge, éditions Debresse, 1934. Solidité de la chair, éditions Debresse, 1935. Sartrouville, éditions Debresse, 1936. Les Barricades mystérieuses, GLM, 1937, avec un frontispice de Lucien Coutaud. Les Périls de la route, GLM, 1937. C’est la fête et vous n’en savez rien, GLM, 1939. Les Pelouses fendues d’Aphrodite (in « les pages libres de la Main à Plume », 1943), frontispice d’Yves Tanguy. William Shakespeare, douze sonnets, traduits de l’anglais et présentés par Maurice Blanchard, éd. Les Quatre Vents, 1944. Repris par GLM en 1947.  La Hauteur des murs, GLM, 1947.  L’Homme et ses miroirs, éditions Le Cormier, 1949. Le monde qui nous entoure, La Part du Sable, 1951. Le Pain la lumière, GLM, 1955. ÉDITION POSTHUMES : William Shakespeare, six sonnets, texte anglais avec deux traductions de François-Victor Hugo et Maurice Blanchard, GLM, 1970. Les Barricades mystérieuses, suivi de Les Périls de la route, préface de Paul Éluard, GLM, 1974. Débuter après la mort, Plasma, 1977. C’est la fête et vous n’en savez rien, suivi de La Hauteur des murs, Plasma, 1979. Les Barricades mystérieuses, Plasma, 1982. L’Homme et ses miroirs, Arcane 17, 1982.  Antarès, éditions du Rouleau libre, 1991.  Les Barricades mystérieuses, anthologie, Poésie/Gallimard, 1994.  Danser sur la corde. Journal 1942-1946, éd. L’Éther Vague, 1994. La Hauteur des murs, Le Dilettante, 2006. Solidité de la chair, L'Arbre, 2009.

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : MARC PATIN et le surréalisme n° 17