Jean THIERCELIN

Jean THIERCELIN



Jean Thiercelin est né le 2 janvier 1927, à Paris. Il a vécu son enfance et son adolescence à Paris, entrecoupées de longs séjours à Royan, au cours desquels il s’initia aux rudiments de la peinture, dans l’atelier de sa grand-mère paternelle. Durant l’Occupation, la famille se fixe à Paris. Bien que très jeune, Jean Thiercelin s’engage dans la Résistance, servant d’agent de liaison aux maquisards. Il est arrêté le 14 avril 1944, et emprisonné à la prison de la Santé. Il n’en sortira qu’à l’aube de la Libération de Paris. Dés l’après-guerre, Thiercelin participe brièvement aux activités du mouvement surréaliste, en 1959 et 1960, et notamment à l’exposition internationale E.R.O.S, à Paris (Galerie Cordier), ainsi que, plus longuement, à celles du mouvement et de la revue Phases, où il publie régulièrement des poèmes. Séduit par la Provence, il y fréquente assidûment le « phalanstère québécois » de Château Noir, avec les peintres et poètes Roland et Denise Giguère, Léon Bellefleur, Marcelle Ferron, Jean Benoît et Mimi Parent. Là, il se lie également d’amitié avec Aube et Yves Elléouët. Après un bref retour à Paris, où il retrouve André Breton et les réunions quotidiennes à La Promenade de Vénus, il choisit, en 1964, de vivre définitivement à Cadenet, en Provence, avec son épouse Raquel et leur fils, dans une antique bâtisse à l’allure de forteresse, auprès de ses plus proches amis, dont le poète Claude Tarnaud, le peintre Jacques Lacomblez et Julio Cortazar. Compagnon de route des surréalistes, Thiercelin a toujours revendiqué son indépendance. Militant, il sera parmi les premiers signataires du Manifeste des 121, pour le droit à l’insoumission (guerre d’Algérie). C’est à Serre, au pied du Luberon, loin de tous les sérails parisiens, en marge des courants et des groupes, que Jean Thiercelin poursuit sa double démarche, picturale et poétique. Sa poésie est celle d’un tourmenté qui passa sa vie à chercher le « lieu authentique » ; ce Graal du sens premier, du cri primitif. Son écriture est abyssale, profondément hantée par la nature et ses éléments : langue souveraine, rocailles en voûtes de coquillages, galets sculptés par les remous véhéments de ses eaux souterraines. Jean Thiercelin est décédé à Pertuis (Vaucluse), le 29 avril 1999. À lire : Sept Lettres pour mes amis, poèmes (L’Empreinte et la Nuit, 1966), Don Felipe, récit, avant-propos de Julio Cortazar (éd. Jucar, 1974. Rééditions éd. Quadri, 1999), Demeures du passe vent, poèmes (L’Hexagone, 1974), Trois dires pour un pays, poèmes, illustrations de Jacques Lacomblez, (L’Empreinte et la Nuit, 1978), Description pour Bevinco, récit, liminales de Claude Tarnaud, illustration d’Henriette de Champrel (L’Empreinte et la Nuit, 1981), Journal d’Œdipe, récit (éd. Xamal, 1986), Poèmes, sous le pseudonyme de Tsering Rimpoché, (éd. Xamal, 1986).

César BIRÈNE

(Revue Les Hommes sans Épaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : VICENTE HUIDOBRO ou la légende d'Altazor n° 28