Félix LABISSE

Félix LABISSE



« Labisse après avoir illustré le monde, le découvre dans sa merveilleuse réalité, cette réalité incluse dans toute idée valable de surréalisme, cette réalité qui ne signifie pas soumission aux formes extérieures, mais possession de la matière et victoire sur elle... Je me refuserai, pour ma part, à oublier ces créatures frénétiques aux chevelures emmêlées, aux veines ordonnées en arbustes florissants, ces monstres séduisants qui appellent la caresse et la morsure, ces rois échoués sur des plages vierges, ces arbres battus par les marées, ces oiseaux assemblés dans des volières sans grillages, ces glaces miraculeuses, ces maisons illimitées, cette géographie d’un pays sur lequel plane un ciel pétri d’orages, de simulacres et de prestiges. Dans cette description précise d’un monde aussi possible qu’imaginaire, il y a, présente et bien réelle, une atmosphère dont le spectateur ne saurait se lasser, qu’il ne saurait oublier. Disons, si l’on veut, que c’est la poésie qui s’interpose entre notre œil et ces riches couleurs luxueusement assemblées, que c’est elle qui guide la main qui les étend, que c’est elle encore qui transmute en personnages ces rochers engrossés par les esprits de la terre. » Robert Desnos (in Félix Labisse, 1945).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : PIERRE REVERDY et la poétique de l'émotion n° 32