Eugène GUILLEVIC

Eugène GUILLEVIC



Eugène Guillevic est né à Carnac dans le Morbihan le 5 août 1907. Son père fut d’abord marin puis gendarme, ce qui conduisit la famille à se déplacer. Départ pour Jeumont, dans le Nord de la France en 1909, retour en Bretagne en 1912 à Saint-Jean Brevelay. Il est alors interdit à l’enfant de parler breton. Nouvelle mutation du père en 1919 à Ferrette dans le Haut-Rhin. En Alsace, on parle l’alsacien, et plus spécialement dans la région d’Altkirch, l’alémanique, dialecte que le jeune garçon apprend très vite. Il découvre Musset, Chateaubriand, Jean-Jacques Rousseau, Lamartine. En 1922, il fait la connaissance du poète Nathan Katz. Dès 1923, il commence à tenir des carnets dans lesquels il recopie d’abord des vers classiques, puis ses propres poèmes. L’adolescent fréquente le collège d’Altkirch où il apprend l’allemand. Il y passe le baccalauréat de mathématiques élémentaires. Contraint d’abandonner ses études pour travailler, il entre au concours de 1926 dans l’administration de l’Enregistrement : Alsace, Ardennes, puis le ministère des Finances à Paris en février 1935, ministère qui deviendra des Finances et des Affaires économiques. Il prendra sa retraite en 1967 comme Inspecteur de l’Économie Nationale. 1936-1937 : rencontre avec Supervielle, se lie d’amitié avec Jean Follain qui lui fait connaître d’autres poètes. Mobilisation en 1939. Connaissance de Marcel Arland. 1941 : premier contact avec André Adler, déjà entré dans la Résistance. En 1943, collabore à L’Honneur des Poètes (Editions de Minuit clandestines). C’est Éluard qui lui choisit le pseudonyme de Serpières. Voit souvent Valéry et Léon-Paul Fargue. Catholique pratiquant jusque vers trente ans, il devient sympathisant communiste lors de la guerre d’Espagne ; adhésion au Parti communiste clandestin en 1943. Il reste fidèle à cet engagement jusqu’en 1980. 1944 : Comité National des Écrivains, issu de la Résistance dont il sera le trésorier jusqu’à sa disparition ; là, il fréquente Aragon, Triolet, Tzara, Picasso, Léger. Il rencontre Reverdy. Pendant toute sa vie professionnelle, le poète a dû mener de front ses fonctions professionnelles avec sa création poétique. Retraité en 1967, Guillevic est désormais complètement disponible pour son œuvre. Il est invité à de nombreuses manifestations poétiques et voyage beaucoup : Maghreb, Afrique, Europe de l’Ouest et de l’Est, les U.S.A., le Canada, l’Asie, le Yémen, etc. Il meurt à Paris le 19 mars 1997. Il allait avoir 90 ans. Guillevic a publié environ 120 livres à tirage limité en collaboration avec des artistes dont Dubuffet, Léger, Manessier, Bazaine… La poésie de Guillevic est principalement éditée par Gallimard. Elle a été traduite dans plus de cinquante langues et de soixante pays. Guillevic a également une importante œuvre de traducteur des auteurs allemands : Hölderlin, Goethe, Heine, Trakl, Rilke, Brecht… mais aussi des poètes russes, hongrois, roumains, macédoniens, arabes… Le Prix GUILLEVIC, Ville de Saint-Malo est décerné chaque année.

Monique LABIDOIRE

(Revue Les Hommes sans Épaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : JORGE CAMACHO chercheur d'or n° 23