Decio PIGNATARI

Decio PIGNATARI



Décio Pignatari (Jundiaí, SP, 1927 - São Paulo, SP, 2012), fils d’immigrés italiens, est l’un des principaux fondateurs du concrétisme. Sa famille déménage peu après sa naissance à Osasco, où Pignatari réside jusqu’à l’âge de 25 ans. Dès les années 1950, il expérimente le langage poétique, en incorporant des images visuelles et la fragmentation des mots, et publie son premier livre de poésie, Carrossel, « Carrousel ». Ces expérimentations aboutissent au concrétisme, qu’il fonde avec Augusto et Haroldo de Campos.

Diplômé en droit de l’Université de São Paulo en 1953, il voyage ensuite en Europe où il demeure pendant deux ans. Avec le groupe Noigandres, il lance officiellement en 1956 le mouvement de la poésie concrète lors de l’Exposition Nationale d’Art Concret et rédige le Plano-Piloto para Poesia Concreta, « Plan Pilote pour la Poésie Concrète » en 1958. En 1965, toujours avec Haroldo et Augusto de Campos, il lance le livre Teoria da Poesia Concreta, « Théorie de la poésie concrète ».

Parallèlement à la production littéraire, il effectue des recherches dans le domaine de la communication et de la sémiotique. En tant que théoricien de la communication, il traduit des œuvres de Marshall McLuhan et publie l’essai Informação, Linguagem, Comunicação, « Information, Langage et Communication » (1968). Il participe à la fondation de l’Association Internationale de Sémiotique en France, en 1969, et au lancement de l’Association Brésilienne de Sémiotique en 1975. Décio Pignatari est aussi traducteur (de Dante Alighieri, Shakespeare, Goethe, Mallarmé et Ezra Pound) et auteur de la nouvelle O Rosto da Memória, « Le visage de la mémoire » (1988), du roman Panteros, « Panthères » (1992) et de deux œuvres de théâtre, Céu de Lona, « Ciel de toile » et Viagem Magnética, « Voyage magnétique » (1988).

Il est enfin compositeur de musiques de films et scénariste. Son travail poétique est réuni en 1977 dans Poesia pois é poesia, « Poésie parce que c’est la poésie », œuvre dans laquelle il dénonce, de manière satirique et à travers des anagrammes, l’influence de la publicité sur les masses.

Oleg ALMEIDA et Philippe MONNEVEUX

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours n° 49