Parouir SEVAK

Parouir SEVAK



Né le 24 janvier 1924 à Chanaghchi (Arménie), Parouïr Ghazaryan dit Sévak, le plus important poète arménien contemporain depuis Tcharents, a suivi des études à la Faculté de Philologie d’Erevan, puis à l’Institut Maxime-Gorki pour la littérature mondiale, à Moscou, de 1951 à 1956. Il y enseigne à partir de 1957.

En 1963, il est maître-chercheur à l’Institut de littérature de l’Académie des Sciences de l’Arménie. Sa thèse de doctorat porte sur la vie et l’œuvre de Sayat-Nova. Sévak reçoit le Prix d’État de l’Arménie soviétique et connait la célébrité en 1958 avec Le clocher qui sans cesse résonne, épopée en vers, hymne dédié au prêtre, poète et compositeur Komitas, et à travers lui, à toute l’Arménie. En 1966, il est élu secrétaire de l’Union des Ecrivains d’Arménie. So ami Vahé Godel, nous dit qu’à l’audace et à la véhémence de la parole de Sévak, s’est joint « à la fin de sa vie, quelque chose d’amer, voire de sarcastique – signe d’un profond désarroi. Imprimé en 1969, son dernier livre ne fut mis en vente, à Erevan, qu’au début d’août 1971. L’édition (25.000 exemplaires) fut épuisée en quelques jours.

Ce recueil prend ainsi valeur de testament. Le titre en est : Que la lumière soit. » Critique envers le régime et les poètes du réalisme socialiste ; considéré comme turbulent, trop libre, taxé de cosmopolitismes par les autorités arméno-soviétiques, Sévak meurt avec son épouse Nelli, le 17 juin 1971 dans un accident de voiture demeuré mystérieux (certains y voient l’œuvre du KGB). Il est enterré dans l’arrière-cour de sa maison à Zangakatun, transformée en musée.

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).

À lire (en français) : Que la lumière soit ! (Parenthèses, 1988), Le Clocher qui sans cesse résonne (Sigest, 2015).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : Daniel VAROUJAN & le poème de l'Arménie n° 58