José MILLAS-MARTIN

José MILLAS-MARTIN



José Millas-Martin, né en 1921, à Tandil (Argentine), s’est éteint le 2 décembre 2011. Apprenti imprimeur dès l’âge de seize ans, il suivit les cours de l’école Estienne et devint durant vingt ans compositeur typographique et imprimeur. Animateur, il dirige la revue Paragraphes (1951-1952), avant de prendre la suite d’André Malartre en créant la troisième et dernière série de la revue (1956-1958), l’une des revues sœurs des Hommes sans Épaules, revue et groupe dont José a toujours été proche, de 1953 à 2011. Il fut notamment l’un de nos « Porteurs de Feu » (in Les HSE n°6, 3ème série, 1999). Par la suite, il dirige la revue Périmètre (1970-1972). José Millas-Martin est également éditeur à l’enseigne des éditions Millas-Martin et Paragraphes. Il édite Roger-Arnould Rivière, André Laude, Edmond Humeau et bien d’autres : Poètes mes complices/ avec qui j’ai parcouru un/ bout du Temps… Je les médicamente pour demeurer/ Je suis lecteur de vos/ idéogrammes depuis Tant de temps/… Et toute ma vie me saute à la gueule. Il est en outre, l’initiateur du prix François Villon. José Millas-Martin s’exprime dans un registre qui lui est propre, immédiatement identifiable : par le poème en prose où les phrases non ponctuées se suivent rapidement à moins que cela n’apparaisse comme une affiche ou un télégramme. Millas-Martin aime le langage parlé, populaire, direct, dans le texte comme dans la vie. Son humour, noir le plus souvent, est un humour d’attaque : « Poètes Hein Causez pas si fort - La postérité nous montre son cul ». Le poète prend des images qui lui viennent au quotidien, avec les moyens du bord. Une œuvre atypique que « clôture » la très belle anthologie : À Mots rompus. Nous invitons à lire la note de lecture de Paul Farellier sur cette somme poétique (in Les HSE n°32, 2011, p. 212/213) : « Immanquablement, le premier regard posé ici va ranger l’auteur dans la catégorie des fantaisistes, pour ne pas dire des amuseurs. Mais on néglige alors la « bombe » anarchiste dont la mèche continue de se consumer sous les blancs du poème. » À lire : Recto-verso (éd. Chambelland, 1961), Matières premières (éd. Iô, 1967), Les Gens qui ont du goût sont des cons (éd. Millas-Martin, 1975), Nom, prénoms, profession, adresse (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1979), Posologie usuelle (éd. La Bruyère, 1987), Campagne (Sépia, 1990), Du jour au lendemain (Sépia, 1994), Trajectoire/Trajet (Sépia, 1995), La Part du quotidien (Le Sémaphore, 1997), La Barbe à papa (Le Sémaphore, 1999), Le Temps et l’espace (Le Sémaphore, 2002), De fond en comble (Le Sémaphore, 2005), Avis de passage (La Bruyère, 2009), À mots rompus, anthologie, (Fondencre, 2011), Tango pour José (Donner à voir, 2011).

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Épaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules



 
Jocelyne CURTIL, Yves MARTIN, José MILLAS-MARTIN n° 6

Dossier : La parole est à PIERRE CHABERT n° 33