Franck VENAILLE

Franck VENAILLE



Parisien de naissance, Franck Venaille (né le 26 novembre 1936) sera appelé en Algérie, expérience douloureuse qui le marquera profondément. Cette félure se traduira en poésie, assez violente, et placée sous le signe du sentiment tragique de la vie.

Il sera un poète marqué par le sceau de l'Histoire, qui exprimera la difficulté d'être au quotidien. Son écriture au réalisme syncopé - il sera toujours un passionné de jazz - est très caractéristique de ce néo-réalisme, dont il s'éloignera lentement par la suite - qui marquera la poésie française des années 1960.

Outre son écriture poétique, Venaille a créé deux revues littéraires, Chorus et Monsieur Bloom, écrit des dialogues de films, un texte pour le théâtre et produit une centaine d'émissions radiophoniques pour France Culture.

« Être poète, c'est croire à l'intensité du langage, à ses méandres, ses contre-pieds, ses contradictions et sa générosité également […]. Être poète, ce n'est pas seulement écrire — vers ou proses — des poèmes. C'est donner à notre douleur la force et les moyens de se dépasser, de devenir ainsi la douleur de tous, y compris de la poésie elle-même. Ainsi, c'est par la souffrance que l'on rejoint les autres hommes ? Oui, je le crois », écrit Franck Venaille dans C'est nous les Modernes

Franck Venaille est décédé jeudi 23 août 2018, à l'âge de 81 ans.

Le texte, sur Bernard Hreglich, qu’il a donné aux HSE n°46, est la dernière publication consentie de son vivant.

Claude ARGES

(Revue Les Hommes sans Epaules).

 

Œuvres de Franck Venaille :

Poésie :

Papiers d'identité (PJO, 1966)

L’Apprenti foudroyé (PJO, 1969. Rééd. Ubacs, 1986, Les Écrits des Forges, 1987)

Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu ! (PJO, 1972. Rééd. Atelier La Feugraie, 1984)

Caballero Hôtel (Minuit, 1974)

Noire : Barricadenplein (Orange Export Ltd., 1977)

La Guerre d’Algérie (Minuit, 1978)

Jack-to-Jack (Luneau-Ascot, 1981)

La Procession des pénitents (Monsieur Bloom, 1983).

Opera buffa (Imprimerie nationale, 1989)

La Descente de l’Escaut (Obsidiane, 1995)

Capitaine de l’angoisse animale, anthologie (Obsidiane / Le Temps qu’il fait, 1998)

Tragique (Obsidiane, 2001)

Hourra les morts ! (Obsidiane, 2003)

Algeria (Léo Scheer, 2004)

Chaos (Mercure de France, 2007)

Ça (Mercure de France, 2009)

La Descente de l'Escaut suivi de Tragique (Poésie/Gallimard, 2010)

C’est-à-dire (Mercure de France, 2012)

La Bataille des éperons d’or (Mercure de France, 2014)

Requiem de guerre (Mercure de France, 2017)

L'Enfant rouge (Mercure de France, 2018)

Récits :

La Tentation de la sainteté (Flammarion, 1985)

La Halte belge (Cadex, 1994)

Le Tribunal des chevaux (L’arbalète-Gallimard, 2000)

Cavalier/Cheval (Imprimerie nationale, 1989. Rééd. Le Castor astral / Les Écrits des Forges, 2003)

Le Sultan d’Istanbul (Salvy, Les Écrits des Forges, 1991)

 

Essais :

Trieste (Champ Vallon, 1985)

Les Grands Opéras de Mozart (Imprimerie nationale, 1989)

Umberto Saba (Seghers, coll. Poètes d’aujourd’hui, 1989)

Pierre Morhange (Seghers, coll. Poètes d’aujourd’hui, 1992)

Écrire contre le père (Jacques Brémond, 1996)

Pierre Jean Jouve. L'homme grave, (Jean-Michel Place/Poésie, 2004)

C'est nous les modernes (Flammarion, 2010)



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : Bernard HREGLICH, un réalisme incandescent n° 46