Fernand DUMONT

Fernand DUMONT



Fernand Dumont (Fernand Demoustier de son vrai nom), né à Mons le 28 décembre 1906,  rencontre Achille Chavée, vers 1922, à l'Athénée royal de Mons. Il se lance en 1924 dans des études de droit à l'Université libre de Bruxelles, où il retrouve Chavée. Il obtient son diplôme en 1930. Il se marie alors avec Christine De Bruycker. En 1931, Fernand Dumont découvre le premier Manifeste du Surréalisme d'André Breton. Lui ayant écrit en juin 1933, il le rencontre à Paris, en septembre, ainsi que Paul Éluard. En 1934, Dumont rejoint d'emblée le groupe surréaliste "Rupture", fondé par Achille Chavée, André Lorent et Marcel Parfondry. Il rencontre à Bruxelles, par l'intermédiaire de son ami Max Servais, E. L. T. Mesens et Paul Nougé, puis devient avoué à Mons. Il publie en 1935 L'influence du Soleil dans l'unique numéro de la revue Mauvais temps de Rupture. Il est la même année co-signataire du Couteau dans la plaie qui réunit pour la première fois le groupe surréaliste de Bruxelles, René Magritte, Mesens, Nougé, Louis Scutenaire, André Souris, et celui du Hainaut (Bulletin international du surréalisme, n° 3). Dumont commence, en 1938, à écrire La Dialectique du désir, dont il a l'idée depuis 1933 et qu'il achèvera en 1942. Il divorce de Christine de Bruycker. En 1939, remarié avec Georgette Chamart (Nébuleuse), il est parmi les fondateurs du Groupe surréaliste de Hainaut avec Chavée, Marcel Lefrancq, Armand Simon, Louis Van de Spiegele, et collabore, en février 1940, au premier numéro de L'Invention collective de Magritte et Raoul Ubac.  Entré dans la clandestinité, il écrit à Achille Chavée, le 6 janvier 1941 : « Tout est dit. Les jeux sont faits. Chacun se hâte vers sa mort. Mais moi, moi qui ne suis peut-être qu'un des feux de position de l'éternel vaisseau fantôme, comment, au-dessus des naufrages et des tristes épaves, comment ne tenterais-je pas de te faire signe, toi dont chaque image est une étoile, dont chaque poème est une éclatante victoire de vie ? » Arrêté le 15 avril 1942 au Tribunal de Mons en pleine plaidoirie, Fernand Dumont est emprisonné le 9 août à Louvain, rejoint en décembre par le surréaliste Louis Van de Spiegele. Le 7 avril 1943 ils sont transférés à la citadelle de Huy, le 22 octobre 1943 au camp de concentration de Vught, près de Bois-le-Duc (Pays-Bas), le 5 septembre 1944 à celui de Sachsenhausen (Allemagne), puis de Neuengamme. Il est décédé le 15 mars 1945, au camp de concentration de Bergen-Belsen. Son œuvre complète a été rassemblée en un volume: La Région du cœur (Labor, 1985).




Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : LES POETES DANS LA GUERRE n° 15