Elie-Charles FLAMAND

Elie-Charles FLAMAND



Élie-Charles Flamand est né le 25 décembre 1928 à Lyon. Étudiant en sciences naturelles (il est l’élève du géologue et paléontologue Jean Viret), il découvre la poésie moderne en 1948 (Pierre Reverdy, Paul Éluard, Pierre Jean Jouve…) et le surréalisme grâce au livre de Maurice Nadeau, Histoire du Surréalisme. Cet événement bouleverse sa vie, qui prend une nouvelle orientation. Il écrit alors ses premiers poèmes. Après une entrevue avec Paul Éluard à Montpellier, il se rend en 1950 à Paris et rencontre Pierre Seghers qui encourage sa vocation poétique.

En 1952, il se fixe définitivement dans la capitale. Grâce à Pierre Seghers, il entre en relation avec Jean-Louis Bédouin qui le présente à André Breton dont il devient l’ami.

Pendant huit ans, il prendra part à toutes les activités du groupe surréaliste et publiera des textes dans les revues dirigées par André Breton (Médium, Le Surréalisme, même, Bief).

La lecture du Musée des sorciers, mages et alchimistes de Grillot de Givry l’avait depuis longtemps incité à s’intéresser à l’ésotérisme, aussi André Breton et René Alleau lui font-ils connaître le maître alchimiste Eugène Canseliet avec lequel il se lie et par qui il est initié à l’Art d’Hermès non seulement dans sa théorie mais aussi dans sa pratique.

En 1960, il s’éloigne du surréalisme, ce qui lui vaudra d’être exclu du groupe par une lettre du 11 mai. Il n’en gardera pas moins d’excellents rapports avec André Breton.

Il fréquente les milieux ésotériques, fait partie de diverses sociétés initiatiques, est profondément attaché à André Pieyre de Mandiargues, rencontre des peintres novateurs et donne des préfaces pour les expositions de certains d’entre eux. Il a d’ailleurs lui-même réalisé des œuvres plastiques. Nombreux sont ses ouvrages de poésie ; celle-ci est son activité essentielle. Il fut passionné par la recherche du merveilleux dans le surréalisme mais récusa le côté « noir » de celui-ci.

Élie-Charles Flamand qui a toujours conçu la pratique poétique comme un exercice spirituel, un cheminement vers la Lumière intérieure, se penche sur l’Art Brut et fréquente Arman à Nice et s’intéresse aussi à l’art naïf, devenant à Paris l’ami du grand spécialiste Anatole Jakovsky.

En 1965, il rencontre brièvement Jack Kerouac lors de séances de recherche à la Bibliothèque nationale où, on le sait, le romancier américain traque avec obsession ses origines bretonnes durant le séjour européen qui précède de peu sa disparition ; Flamand aide le romancier américain, un peu égaré à Paris, à orienter ses travaux. Cette brève rencontre n’en prend pas moins une allure de symbole. L’auteur futur de « La Voie des mots » et celui de « Sur la route » ne poursuivent-ils pas, chacun à sa manière, « une voie » et une quête ?

Poète Élie-Charles Flamand est également l’auteur de nombreux essais sur l’histoire de l’art, l’alchimie, la symbolique ; essais qu’il considère comme une extension de son œuvre poétique.

Il fut ainsi le premier à étudier en profondeur et à faire redécouvrir les artistes musicalistes, tels que Louise Janin, ainsi que les peintres symbolistes des salons de la Rose-Croix organisés par Péladan, tels Armand Point, Maurice Chabas, Alexandre Séon, etc.

Depuis 1943, le jazz n’a cessé de l’accompagner. Membre du Hot Club de France, il a connu personnellement quelques-uns des plus grands musiciens noirs : Baby Dodds, Sidney Bechet, Louis Armstrong, Lester Young, Buddy Tate, etc. et entretenu des rapports amicaux avec ceux-ci. Il a autrefois pratiqué la batterie.

Auteur d’une trentaine de livres de poèmes et d’une quinzaine d’essais sur des thèmes profonds, Élie-Charles Flamand est décédé le 25 mai 2016.

César BIRENE

(Revue Les Hommes sans Epaules).

Photo: André Breton et Élie-Charles Flamand, à Saint Cirq Lapopie, en 1958.


Oeuvres d'Elie-Charles Flamand:

Poésie:

A un oiseau de houille perché sur la plus haute branche du feu (Illustrations de Toyen), Henneuse, 1957.
Amphisbène (Livre-objet réalisé avec Paul-Armand Gette), Eter, 1966.
La lune feuillée (Préface d’André Pieyre de Mandiargues) (Éditions Pierre Belfond, 1968).
La voie des mots (Préface d’Edmond Humeau, illustrations de Louise Janin), Le Point d’être, 1974.
Vrai centre (Illustrations d’Obéline Flamand), Evohé, 1977.
Jouvence d’un soleil terminal, Arcam, 1979.
Attiser la rose cruciale, précédé de La Quête du Verbe, Le Point d’or, 1982.
L’attentive lumière est dans la crypte (Illustrations de Gaetano di Martino), Le Point d’or, 1984.
Transparences de l’Unique (Illustrations de Chu Teh-Chun), Le Point d’or, 1988.
Ce qui s’ouvre à la pierre du matin, Éditions du Soleil natal, 1991.
L’immuable et l’envol, Éditions du Soleil natal, 1993.
Les chemins embellis suivi de Shambala et les deux saint Michel, Éditions La Lucarne Ovale, 1995.
Au vif de l’abîme cristallin, Éditions Tarabuste, 1997.
Les Temps fusionnent, Éditions La Lucarne Ovale, 1998.
Pacte avec la Source (Illustré de sept collages de l'auteur), Éditions La Lucarne Ovale, 2000.
Vers l’or de nuit (Illustré de six reproductions d’œuvres diverses), Éditions La Lucarne Ovale, 2002.
Sur les pas de la fille du soleil (illustrations d’Obéline Flamand), Éditions La Lucarne Ovale, 2002.
Distance incitative (Illustré de photographies par Obéline Flamand), Éditions La Lucarne Ovale, 2005.
Lorsque l’envers se déploie, Éditions La Mezzanine dans l'Ether, 2007.
Terres d’appui (Illustré par des papiers découpés d’Obéline Flamand), Éditions La Lucarne Ovale, 2008.
Les strates de l'instant (Illustré de 4 tableaux de l'auteur), Éditions La Lucarne Ovale, 2009.
Le troisième souffle (Frontispice de Gustave Moreau), Editions La Lucarne Ovale, 2010.
Ciseaux en liberté, Editions La Mezzanine dans l'Ether, 2010.
La part d'outre-dire (avec deux illustrations d'Obéline Flamand), Editions La Lucarne Ovale, 2012.
La Vigilance domine les hauteurs (avec trois cosmogrammes de Louise Janin), Editions La Lucarne Ovale, 2013.
Percer l'écorce du jour (illustré de documents divers), Editions La Lucarne Ovale, 2014.
Braise de l'unité, Anthologie (1957-2014), Editions Recours au poème, 2014 (Version numérique). Préface de Gwen Garnier-Duguy et postface de Marc Kober. Le même ouvrage est paru en version papier aux Editions La Lucarne Ovale, 2015.

Un strelitzia monte de l'entrefaite (en frontispice, dessin d'Obéline Flamand), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2016.
Fleuraison du silence (illustré par 10 dessins d'Obéline Flamand), Les Amis de La Lucarne Ovale, 2017.


Essais:

La Renaissance I (La peinture en Italie au XVe siècle. Préface de Jean-Clarence Lambert. Tome IX de l'Histoire Générale de la Peinture), Éditions Rencontre, Lausanne,1966.
La Renaissance II (La peinture en Italie au XVIe siècle. Préface de Robert Lebel. Tome X de l'Histoire Générale de la Peinture), Éditions Rencontre, Lausanne, 1966.
La Renaissance III’’ (La peinture en France, en Allemagne, en Suisse et dans les Flandres au XVIe siècle. Préface d’André Pieyre de Mandiargues. Tome XI de l'Histoire Générale de la Peinture), Éditions Rencontre, Lausanne, 1966.
Le peintre Eugen Gabritschevsky (monographie en langue allemande), Éditions Bayer, Leverkusen, 1966.
Erotique de l'Alchimie (Préface d'Eugène Canseliet), Éditions Pierre Belfond, 1970. Réédité par le Courrier du Livre en 1989.
La Tour Saint-Jacques, Éditions Lettera Amorosa, 1973. Réédité par La Table d'Emeraude en 1991.
Nicolas Flamel, sa vie, ses œuvres, Éditions Pierre Belfond, 1973. Réédité par Le Courrier du Livre en 1989.
Les salons musicalistes, Éditions Hexagramme, 1973.
Le peintre Louise Janin (monographie), Éditions Hexagramme, 1974.
Les Pierres magiques (essai sur le symbolisme du monde minéral), Éditions Le Courrier du Livre, 1981.
Catalogue de l'Exposition Arthur Rimbaud, Musée Ivan Tourguéniev à Bougival,1991. Repris dans Arthur Rimbaud, Images et Imaginaire, Galerie 1900-2000, 1993.
Les Méandres du sens, retour en Forez, retour sur moi-même, Éditions Dervy, 2004.

Site internet Elie-Charles Flamand

Le site du peintre Obéline Flamand



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules



 
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