Le nom de Cathy Jurado nous renvoie immanquablement au Mexique. Mais notre Cathy Jurado n’a rien à voir avec son homonyme, l’héroïne et actrice partenaire de Gary Cooper dans Le train sifflera trois fois (Fred Zinnemann, 1952). Je suis née dans les secousses d’un grand chaos - dans les hauts le cœur d’un siècle mortel pour le monde - qui a vu pourrir le cœur battant des océans et des forêts, écrit Cathy Jurado, née en 1974, à Aix-en-Provence. Après avoir été professeur pendant quinze ans et avoir vécu plusieurs années au Maroc ; elle vit et travaille aujourd’hui à Besançon, ville où elle anime également des ateliers d’écriture. Cathy Jurado a publié en revue divers textes de critique d’art, de fiction ou des poèmes. Sa poésie prend racine dans un rapport intime avec la peinture et la photographie. Mais l’écriture est pour elle, par nature, éminemment politique. Qu’il s’agisse de réhabiliter les voix des marginaux et des fous (in le roman Nous tous sommes innocents, 2015), d’évoquer la question douloureuse des réfugiés (les poèmes de Ceux qui brûlent, 2021) ou du mouvement des Gilets Jaunes (coécrit avec Laurent Thinès, Feu, poèmes jaunes, 2020), Cathy Jurado interroge les pouvoirs de la poésie sur le réel : Je ne veux pas que le temps guérisse - qu’il mette du miel sur les douleurs - et l’eau du Léthé sur les peurs… 

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).

 

À lire : Hourvari (Lanskine, 2021), Ceux qui brûlent (Musimot, 2021), Feu, poèmes jaunes, avec Laurent Thinès (Le merle moqueur, 2021), Vulnéraires (L’Harmattan, 2020), Nébuleuses infractueuses, avec Pascale Lhomme-Rolot (HC, 2020), Mangrove, avec des collages de Max Partezana (Livre pauvre, 2019), Nous tous sommes innocents, roman (Les Forges de Vulcain, 2015), Le Syndrome écran, nouvelle noire (Marsam, 2009).

Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules

Dossier : Edouard J. MAUNICK, le poète ensoleillé vif n° 53