Antonio CICERO

Antonio CICERO



Antonio Cicero Correia Lima (Rio de Janeiro, RJ, 1945) est compositeur, poète, critique littéraire et philosophe. Il est le fils d’Ewaldo Correia Lima, l’un des fondateurs de l’Institut Supérieur d’Études Brésiliennes (ISEB). Antonio Cicero poursuit ses études secondaires à Washington, DC, son père ayant été nommé à la Banque interaméricaine de développement (BID). De retour au Brésil, Cicero étudie la philosophie à l’Université Catholique de Rio de Janeiro, puis à l’Institut de philosophie et de sciences sociales de l’Universite Fédérale de Rio.

En 1969, en raison de problèmes politiques, il se rend à l’Université de Londres où il complète son cours de philosophie. En 1976, il est diplômé de l’Université de Georgetown aux États-Unis, où il a étudié le grec et le latin, ce qui lui a permis de se familiariser avec Homère, Pindare, Horace et Ovide. Antonio Cicero écrit des poèmes dès son plus jeune âge, mais ses poèmes ne sont parus pour le grand public que lorsque sa sœur, la chanteuse et compositrice Marina Lima, commence à les mettre en musique et à les interpréter.

De 1991 à 1992, Antonio Cicero, en collaboration avec le poète et professeur de philosophie de l’Université Fédérale Fluminense Alex Varella, a coordonné les cours d’esthétique et de théorie de l’art du Galpão du Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro (MAM-RJ). En 1993, en collaboration avec le poète Waly Salomão et avec le parrainage de la Banque Nationale, il conçut le projet « Banque nationale des idées », qui organise des conférences et des discussions d’artistes publiées l’annee suivante.

En 1995, il publie O Mundo Desde o Fim, « Le monde depuis sa fin », une réflexion philosophique sur la modernité. En 1996, il lance le livre de poèmes Guardar, « Garder ». En 2010, il lance, en partenariat avec le plasticien Luciano Figueiredo, Livro de sombras : pintura, cinema e poesia, « Livre d’ombres : peinture, cinéma et poésie ». En 2012, il publie le livre de poèmes Porventura, « Par hasard », l’essai Poesia e filosofia, « Poésie et philosophie ». D’avril 2007 à novembre 2010, il est éditorialiste au journal Folha de São Paulo.

En juin 2007, Antonio Cicero a présenté à Lisbonne la conférence intitulée « L’État du monde », organisée par la Fondation Gulbenkian et publiée au Portugal dans l’ouvrage « L’urgence de la théorie » (Lisbonne : Gulbenkian, 2007) et, en Angleterre, traduit par « Sur le concept de civilisation », dans « L’urgence de la théorie » (Manchester : Carcanet, 2007). En novembre 2008, il a prononcé la conférence de clôture du Congrès International Fernando Pessoa, à Lisbonne, sous le titre « Fernando Pessoa : poésie et raison ».

Antonio Cicero a été élu, le 10 août 2017, à l’Académie Brésilienne des Lettres, occasion où Domício Proença Filho, le président de l’Académie, l’a cité comme « l’un des écrivains les plus représentatifs de la littérature brésilienne contemporaine ». La poésie d’Antonio Cicero est concise, rationnelle. D’une grande rigueur grammaticale, elle utilise amplement toutes les ressources poétiques : métriques, comptines, assonances et allitérations. Pleine de références à la mythologie grecque et d’un fort contenu philosophique, elle sait éviter l’hermétisme. Elle utilise consciemment un vocabulaire simple, tout en explorant la polysémie des mots.

Oleg ALMEIDA et Philippe MONNEVEUX

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours n° 49